DITS n° 12

Même au sommet de la virtuosité et de la beauté pure, là où les mouvements semblent gratuits et comme émancipés de toute finalité, le geste toujours déborde de lui-même. Dans son sillage, une myriade d'impacts et de résonances, de répliques et de survivances, n'ont de cesse de le prolonger. Aidée par la photographie et le cinéma, par la psychanalyse aussi, l'histoire de l'art en a vite fait l'objet du désir fou qui est le sien d'expliquer, comme toute science, un tel phénomène par des liens de causalité, comme si le geste était nécessairement symptôme de quelque chose hors de lui. Pourtant, il suffit de revoir les films consacrés à des grands peintres au travail pour saisir à quel point le geste créatif demeure, même au ralenti, même à la loupe, fondamentalement un mystère. Jamais l'œil de la caméra ne parvient à en saisir la raison; emportés que sont la main et l'outil dans une danse, voire une transe, où rien n'est prévisible...

D'un Corps par Jean-François Pirson
Cy Twombly par France Hanin
Le Geste du peintre au regard de la caméra par Isabelle de Visscher-Lemaître
Henri-Georges Clouzot : Le Mystère Picasso par Angel Vergara Santiago
Robin Rhode par Julien Foucart
Georges Didi-Huberman par Eric Van Essche
Le Geste en danse par Jean-Marc Adolphe
Le Geste musicien (David Claerbout-Dierk Jacobz) par Laurent Busine
Pickpocket (Robert Bresson) par Denis Gielen
Harun Farocki par Jeremy Hamers
Le geste peut être utilisé aussi pour remplacer la parole (Michel François)
par Jean-Paul Jacquet
La Blessure, de la reconstitution au transfert (Édouard Levé) par Émile Soulier
De la neige, du sabre par Yan Allegret